mercredi 4 février 2009

Lillebonne, le donjon royal

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A Lillebonne,  le fantastique et malheureux donjon
de Philippe Auguste (1211) est laissé à l'abandon,
bien que classé "Monument Historique" depuis 1862.

Curieuse impression lorsqu'on visite Lillebonne :
la rivière est niée, cachée sous la voirie et le béton,
au lieu de faire une agréable promenade urbaine.
Et de la même manière, le fier donjon de Philippe Auguste,
qui pourrait constituer le fanal de la ville,
est interdit d'accès, caché derrière les arbres et les murs.
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On dit qu'il aurait été vendu ...
un patrimoine public de cet importance ? impensable !



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Superbe vue romantique du château vers 1840 par William Callow
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Lillebonne, l’antique Juliobona gallo-romaine, capitale du pays de Caux, joua un rôle important au moyen âge. Châtellenie des rois d’Angleterre - ducs de Normandie, elle accueillit deux conciles en 1080 et 1162, avant d’être confisquée par le roi de France. L’architecture du château fut à la mesure de cette histoire :
un ensemble résidentiel princier, dont le grand logis Henri II, anéanti en 1832,
et une tour maîtresse circulaire remarquable, due à Philippe Auguste.
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Pour en savoir plus, lire les passionnantes études de Jean Mesqui, dans l'ouvrage :
Jean Mesqui, Le château de Lillebonne : des ducs de Normandie aux ducs d'Harcourt
Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, tome XLII, 178 p., 2008
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 A lire aussi, cet excellent dossier du même auteur à télécharger,
et voir les intéressantes reconstitutions d'Éric Follain et Dominique Pitte.
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Dans la foulée de ce désastre, l'intéressant château contigu du 19e siècle,
parfait exemple de demeure d'industriel du textile, aux beaux intérieurs soignés,
a lui aussi été laissé à l'abandon par impéritie, et vandalisé
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dimanche 25 janvier 2009

Gerponville, manoir des Portes

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Le Manoir des Portes à Gerponville, début 17e siècle.
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Grès, briques et silex...
l'archétype de l'architecture cauchoise,
dont on retrouve des caractéristiques en Angleterre aussi
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Les magnifiques grandes portes, avant l'effondrement de la tour sud.
cliché © Mhd - droits réservés.
Mon manoir préféré, avec celui du Haut de Barville.
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Gerponville en 2005 : une tour s'est effondrée, ça devait arriver !
Elle a été restaurée depuis (un effort remarquable, qu'il faut saluer),
mais avec de fausses "saint-jean", et sans ses losanges noirs de briques recuites,
ce n'est plus tout à fait ça !
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Avec son magnifique pigeonnier et sa grange monumentale aujourd'hui écroulée,
il aurait pu faire un superbe domaine visitable !
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Beuzeville, ruine Renaissance

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Je suis passée près du château Renaissance
de Beuzeville-la Grenier.
C'est aujourd'hui une magnifique ruine romantique
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Ce qui me fait râler, c'est que, dans les années 1940,
il avait encore sa belle toiture, et qu'on l'a laissé tomber !
Comme on laisse tomber Tancarville,
qui avait encore, lui aussi, ses toitures il n'y a pas si longtemps.
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« L'édifice de pierre blanche élevé au milieu du XVIème siècle
pour remplacer l'ancienne forteresse semble bien l’œuvre de Philibert de l'Orme,
et Pierre Dardel le suggère, en effet dans son livre :
Le château de Beuzeville-la-Grenier et ses seigneurs (Évreux, 1933).
Les cordons de pierre ceinturant l'ensemble se retrouvent à Anet,
de même que les quatre tourelles d'angle décorées de cannelures.
Rien ici de particulièrement cauchois,
c'est l'époque de la Renaissance
qui nous a valu Angerville-Bailleul et Les Roques à Villequier... »
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Commentaire extrait de l'ouvrage :
Pierre Jamme et Jean-François Dupont-Danican,
Gentilshommes et gentilhommieres en Pays de Caux,
Éditions de la Morande, 1996
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Le château de Beuzeville et le manoir tout proche ont fait l'objet
d'une inscription Monuments Historiques par arrêté du 14 avril 1930.
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